Le calice
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Tes mains ne chantent plus les troublantes prières
Et dans tes yeux les pleurs le bleu ont effacé
Tes pas ne marchent plus que vers le cimetière
En laissant dans la neige les traces du passé
Et cet oiseau qui plane ne chante plus l’amour
Le
ruisseau qui se pâme se perd dans les contours
Les feuilles de l’automne s’amoncellent
et pourrissent
Et voilà que tu tombes au fond du
précipice
Les rêves qui exhalent le parfum des soupirs
Embaument tes cheveux d’une odeur âcre et fauve
Ils s’éveillent aux couleurs de tous tes souvenirs
Aux allants que l’on porte et aux bruits de l’alcôve
Qu’il fait moite soudain et que triste est l’aurore
Le soleil froid et lourd de ses rayons décore
La pâleur du matin et ces ombres sournoises
Qui soulignent d’un trait la terreur qui te toise
Chagrin qui broie le cœur et souffle qui se cherche
Ecrasé du destin roulant comme un tambour
Les mots qui se déposent sont tendus comme perche
Comme graines jetées au milieu du labour
L’espoir est confondu à l’horizon d’une aile
L’étoile qui te guide brillera jusqu’au port
L’utopie en écho à nouveau en appelle
Aux larmes distillées dans le calice d’or
busard